ENCYCLOPÆDIA BRITANNICA

ENCYCLOPÆDIA BRITANNICA
ENCYCLOPÆDIA BRITANNICA

ENCYCLOPÆDIA BRITANNICA

La plus importante encyclopédie de langue anglaise a vu le jour de 1768 à 1771, à l’initiative de trois Écossais, Andrew Bell (1726-1809), Colin Macfarquhar (1745-1793) et William Smellie (1740-1795). En 1704, John Harris avait fait paraître un Lexicon Technicum qui présentait, par ordre alphabétique, la somme des connaissances du temps en mathématique et en physique. Newton y avait apporté sa contribution. Le succès de l’ouvrage inspira, en 1728, la Cyclopædia or Universal Dictionary of Arts and Sciences d’Ephraïm Chambers qui, avec son système de renvois et références, inspirera l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Diderot, laquelle se veut, d’après le prospectus de 1750, une traduction de l’ouvrage anglais. Par un retour des choses, le succès et la controverse suscités par l’œuvre de Diderot vont soutenir l’entreprise écossaise, qui entend répondre aux « erreurs» des Français et donner à la Grande-Bretagne une encyclopédie aussi utilitaire que philosophique. Bell, ancien graveur de colliers pour chiens, Macfarquhar, qui a tiré quelques profits d’éditions pirates, s’occupent des souscriptions. Ils choisissent pour les aider le jeune Smellie, renommé à Édimbourg pour sa culture depuis qu’il a secondé William Buchan dans son Domestic Medicine . Pendant trois ans, Smellie s’attache à la rédaction. Le premier tome paraît en décembre 1768, le deuxième un an plus tard, le troisième en 1771. La préface annonce le dessein de l’œuvre: répandre le savoir dans un large public en sorte que chaque homme du commun puisse, s’il le désire, apprendre les principes de l’agriculture, de l’astronomie, de la botanique ou de la chimie. En dépit d’une volonté de démocratiser ainsi la culture, les vues ne sont rien moins que hardies; l’enseignement de la Bible n’est jamais mis en cause, et le seul scandale viendra des planches montrant l’accouchement.

Smellie renonce à fournir la matière d’une nouvelle édition. Il deviendra l’ami de Robert Burns, partageant désormais son temps entre la traduction de Buffon et la boisson. Bell et Macfarquhar s’adressent alors à James Titler, polygraphe talentueux, passionné de ballons. Ils s’assurent son concours en payant ses dettes. La deuxième édition paraît de 1777 à 1784 et comporte dix volumes. Titler y laisse percer un prudent scepticisme en matière de religion et introduit les biographies. Banni pour avoir écrit, à la demande des Amis du Peuple, un pamphlet qui réclame une meilleure représentation populaire au Parlement, il cède la place à George Glaig qui publie en 1797 la troisième édition, comportant dix-huit volumes. Bien que loin en deçà de l’audace de Diderot, l’édition d’Archibald Constable recherche les esprits éclairés du temps. Walter Scott, James Mill, Ricardo participent à la rédaction du supplément. Vingt volumes paraîtront de 1820 à 1823. L’esprit moderne triomphe cependant lorsque, à la suite de la parution de L’Origine des espèces (1859) de Darwin, l’éditeur Baynes encourage en 1875 des opinions de plus en plus libérales. Thomas Henry Huxley précise ses vues sur l’évolutionnisme; Rossetti donne plusieurs biographies; l’article de l’orientaliste et anthropologue William Robertson Smith sur la Bible déclenche les polémiques théologiques; la prestation la plus audacieuse est sans doute l’article «Anarchie» que rédigera Kropotkine, alors emprisonné à Clairvaux, et qu’une pétition de certains collaborateurs tente de faire libérer.

En 1881, W. R. Smith devient le codirecteur de l’œuvre; il en sera bientôt, et jusqu’à l’achèvement de la neuvième édition, le responsable principal. Celle-ci, publiée avec l’aide du Times , échappe au désastre économique grâce aux efforts de Horace Everett Hooper, qui, au centre de l’affrontement des milieux d’affaires, se livre à une véritable guerre de pamphlets. Hooper, soutenu par le médiéviste Montague Rhode James, plus connu comme auteur de récits fantastiques, propose de soumettre les articles à l’aval de Cambridge. La notoriété de la Britannica ne cesse dès lors de s’accroître. Plusieurs grands noms de l’époque y apparaissent. J. G. Frazer, sollicité par W. R. Smith, rédigera les articles «Totemism» et «Taboo»; G. B. Shaw écrira «Socialism», S. Freud «Libido» et «Psychoanalysis» (1923), Marie Curie «Radium», Trotski «Lenin» et «Russian Revolution».

Après avoir publié sa quatorzième édition, en 1929, à Londres et à New York, l’Encyclopædia Britannica s’est placée depuis 1947 sous les auspices d’un comité éditorial de membres des universités de Chicago, Oxford, Londres, Édimbourg, Toronto, T 拏ky 拏... En 1964, elle s’est associée au Club français du livre pour lancer l’Encyclopædia Universalis , qui commença à paraître en 1968. Sa dernière édition (1974) est la quinzième. Elle comporte trente-deux volumes — soit un volume de Propædia («Outline of Knowledge»), douze de Micropædia («Ready Reference»), dix-sept de Macropædia («Knowledge in Depth») et deux d’Index — et fait l’objet de mises à jour annuelles.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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